1. Ventilation pulmonaire
La ventilation pulmonaire est la partie de la respiration qui concerne qualitativement le renouvellement de l'air dans les poumons et, quantitativement, le débit global d'air assurant ce renouvellement.
- La ventilation pulmonaire repose sur des variations de volumes et de pressions dans la cavité thoracique provoquées par :
- l'inspiration
- l'expiration
1.1 Inspiration
L'inspiration (ou inhalation) est une action active par laquelle l'air pénètre dans les poumons sous l'action des muscles inspiratoires.
- La contraction des mucles inspiratoires entraîne une augmentation du volume de la cavité thoracique :
- Contraction du diaphragme qui s'abaisse et s'aplatit : la hauteur de la cavité thoracique augmente
- Contraction des muscles intercostaux externes entraînant une poussée du sternum vers l'avant et une élèvation et un rapprochement des côtes : la largeur et la profondeur de la cavité thoracique augmentent
- L'augmentation du volume de la cavité thoracique entraîne une dilatation des poumons et donc une augmentation du volume intrapulmonaire
- L'augmentation du volume intrapulmonaire entraîne une diminution de la pression intrapulmonaire (environ -1 mmHg par rapport à la pression atmosphérique)
- La diminution de la pression intrapulmonaire entraîne une pénétration de l'air dans les poumons jusqu'à ce que les pressions intrapulmonaire et atmosphériques s'égalisent
- L'inspiration s'effectue en pression négative
1.2 Expiration
L'expiration (ou exhalation) est une action passive par laquelle l'air est expulsé des poumons.
- Le relâchement des mucles inspiratoires entraîne une diminution du volume de la cavité thoracique :
- Relâchement du diaphragme qui s'élève : la hauteur de la cavité thoracique diminue
- Relâchement des muscles intercostaux externes entraînant un recul du sternum et une descente et un rapprochement des côtes : la largeur et la profondeur de la cavité thoracique diminuent
- La diminution du volume de la cavité thoracique entraîne une rétractation des poumons et donc une diminution du volume intrapulmonaire
- La diminution du volume intrapulmonaire entraîne une augmentation de la pression intrapulmonaire (environ +1 mmHg par rapport à la pression atmosphérique)
- L'augmentation de la pression intrapulmonaire entraîne une expulsion de l'air en dehors des poumons
- L'expiration s'effectue en pression positive
1.3 Cycle respiratoire
- Un cycle respiratoire comprend 3 phases :
- Phase de repos
- Phase d'inspiration
- Phase d'expiration
- Phase de repos :
- Le volume pulmonaire ne varie pas
- La pression dans les alvéoles est égale à la pression atmosphérique
- Pas de mouvement d'air
- Phase d'inspiration :
- Le volume pulmonaire augmente
- La pression dans les alvéoles est inférieure à la pression atmosphérique
- L'air pénètre dans les voies aériennes jusqu'à égalisation de la pression intra-alvéolaire et atmosphérique
- Phase d'expiration :
- Le volume pulmonaire diminue
- La pression dans les alvéoles est supérieure à la pression atmosphérique
- L'air s'évacue par les voies aériennes
2. Volumes respiratoires
Volumes et capacités respiratoires |
Mesure |
Description |
Volume courant (VC ou VT) |
Volume d'air inspiré ou expiré à chaque cycle inspiratoire pendant une respiration calme |
Volume de réserve inspiratoire (VRI) |
Volume maximal d'air qui peut être inspiré en plus du volume courant lors d'une inspiration profonde maximale |
Volume de réserve expiratoire (VRE) |
Volume maximal d'air pouvant être expiré en plus du volume courant lors d'une expiration profonde maximale |
Volume résiduel (VR) |
Volume d'air restant dans les poumons après une expiration profonde maximale |
Capacité pulmonaire totale (CPT) |
Volume maximal d'air contenu dans les poumons après un effort inspiratoire maximal : CPT = VC + VRI + VRE + VR |
Capacité vitale (CV) |
Volume maximal d'air qui peut être expiré après un effort inspiratoire maximal : CV = VC + VRI + VRE |
Capacité inspiratoire (CI) |
Volume maximal d'air qui peut être inspiré après une expiration normale : CI = VC + VRI |
Capacité résiduelle fonctionnelle (CRF) |
Volume d'air restant dans les poumons après une expiration courante : CRF = VRE + VR |
3. Hématose : échange gazeux
L'hématose est le processus d'oxygénation du sang au niveau des poumons, c'est la transformation du sang riche en CO2, en un sang riche en O2.
- 3 conditions physiques pour permettre l'hématose :
- Ventilation : circulation d'air dans les alvéoles
- Perfusion : circulation du sang au niveau des capillaires
- Diffusion : échange gazeux au travers de la membrane alvéolo-capillaire
- La membrane alvéolo-capillaire mesure entre 0,5 et 1 µm d'épaisseur, ce qui permet les échanges gazeux entre le sang et les alévoles
- Le passage de l'oxygène de l'alvéole vers le sang dépend du gradient de pression partielle en oxygène entre les deux milieux :
- La pression partielle en dioxygène est plus élevée dans l'air atmosphérique contenu dans les alvéoles que dans le sang
- Environ 40 mmHg dans le sang pauvre en oxygène des artères pulmonaires
- Environ 104 mmHg dans les alvéoles
- L'oxygène diffuse des alvéoles vers le sang pour équilibrer les pressions gazeuses entre les deux milieux
- Le passage du gaz carbonique du sang vers l'alvéole dépend du gradient de pression partielle en dioxyde de carbone entre les deux milieux :
- La pression partielle en dioxyde de carbone est plus élevée dans le sang que dans l'air atmosphérique contenu dans les alvéoles
- Environ 45 mmHg dans le sang riche en dioxyde de carbone des artères pulmonaires
- Environ 40 mmHg dans les alvéoles
- Le dioxyde de carbone diffuse du sang vers les alévoles pour équilibrer les pressions gazeuses entre les deux milieux
4. Régulation de la respiration
4.1 Régulation neurologique
- La respiration est régulée par :
- Les centre respiratoires du bulbe rachidien
- L'émission d'influx nerveux parcourent les nerfs phréniques qui stimulent le diaphragme et nerfs intercostaux qui stimulent les muscles intercostaux externes
- Les centres respiratoires du pont
- Influencent l'activité des neurones du bulbe rachidien
4.2 Influence biologique
- Les variations des concentrations d'oxygène, de gaz carbonique et d'ions hydrogène stimulent des récepteurs, les chimiorécepteurs :
- Chimiorécepteurs centraux : situés de part et d'autre du bulbe rachidien
- Sensibles au taux de dioxyde de carbone
- Chimiorécepteurs périphériques : situés dans la crosse de l'aorte et dans les corpuscules carotidiens
- Sensibles au taux de dioxygène
Influence du dioxyde de carbone (CO2)
- Le dioxyde de carbone (CO2) diffuse du sang vers le liquide cérébro-spinal où il réagit avec l'eau pour former de l'acide carbonique qui libère des ions hydrogènes en se dissociant
- L'augmentation de la pression partielle en dioxyde de carbone (PCO2) augmente la libèration des ions hydrogènes qui font diminuer le pH du liquide cérébro-spinal
- Les ions hydrogènes stimulent les chimiorécepteurs centraux
- La stimulation des chimiorécepteurs centraux entraîne une augmentation de la ventilation alvéolaire (hyperventilation)
- L'hyperventilation entraîne une expulsion de dioxyde de carbone hors du sang et une augmentation du pH sanguin
- L'augmentation du pH sanguin (baisse du taux d'ions hydrogènes) entraîne un arrêt de l'hyperventilation
- La diminution de la pression partielle en dioxyde de carbone (PCO2) entraîne une augmentation du pH du liquide cérébro-spinal
- L'augmentation du pH entraîne une baisse de stimulation des chimiorécepteurs centraux
- La baisse de stimulation des chimiorécepteurs centraux entraîne une diminution de la ventilation alvéolaire (hypoventilation)
Influence du dioxygène (O2)
- La diminution de la pression partielle du dioxygène (PO2) entraîne une augmentation de la sensibilité des récepteurs centraux à l'élévation de la pression partielle du dioxyde de carbone (CO2)